La Bible

Livre de Job, chapitre 3

Job maudit le jour de sa naissance

 
Jé 20, 14 Maudit sois le jour où je suis né ! Que le jour où ma mère m'a enfanté Ne soit pas béni !
 
[1] Après cela, Job ouvrit la bouche et maudit le jour de sa naissance. [2] Il prit la parole et dit : [3] Périsse le jour où je suis né, Et la nuit qui dit : Un enfant mâle est conçu ! [4] Ce jour ! qu'il se change en ténèbres, Que Dieu n'en ait point souci dans le ciel, Et que la lumière ne rayonne plus sur lui ! [5] Que l'obscurité et l'ombre de la mort s'en emparent, Que des nuées établissent leur demeure au-dessus de lui, Et que de noirs phénomènes l'épouvantent ! [6] Cette nuit ! que les ténèbres en fassent leur proie, Qu'elle disparaisse de l'année, Qu'elle ne soit plus comptée parmi les mois ! [7] Que cette nuit devienne stérile, Que l'allégresse en soit bannie ! [8] Qu'elle soit maudite par ceux qui maudissent les jours, Par ceux qui savent exciter le léviathan ! [9] Que les étoiles de son crépuscule s'obscurcissent, Qu'elle attende en vain la lumière, Et qu'elle ne voie point les paupières de l'aurore ! [10] Car elle n'a pas fermé le sein qui me conçut, Ni dérobé la souffrance à mes regards. [11] Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère ? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ? [12] Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir, Et des mamelles pour m'allaiter ? [13] Je serais couché maintenant, je serais tranquille, Je dormirais, je reposerais, [14] Avec les rois et les grands de la terre, Qui se bâtirent des mausolées, [15] Avec les princes qui avaient de l'or, Et qui remplirent d'argent leurs demeures. [16] Ou je n'existerais pas, je serais comme un avorton caché, Comme des enfants qui n'ont pas vu la lumière. [17] Là ne s'agitent plus les méchants, Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force ; [18] Les captifs sont tous en paix, Ils n'entendent pas la voix de l'oppresseur ; [19] Le petit et le grand sont là, Et l'esclave n'est plus soumis à son maître. [20] Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, Et la vie à ceux qui ont l'amertume dans l'âme, [21] Qui espèrent en vain la mort, Et qui la convoitent plus qu'un trésor, [22] Qui seraient transportés de joie Et saisis d'allégresse, s'ils trouvaient le tombeau ? [23] A l'homme qui ne sait où aller, Et que Dieu cerne de toutes parts ? [24] Mes soupirs sont ma nourriture, Et mes cris se répandent comme l'eau. [25] Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; Ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. [26] Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, Et le trouble s'est emparé de moi.
Job 2 - Job 4
 
 

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